23.06.2007 / RESSOURCES HUMAINES, CULTURE ET PATRIMOINE VINGT DEUXIEME RAPPORT ANNUEL
Les maisons de culture
Un Conseil interministériel tenu en 2001, a arrêté un plan d’action national pour la mise à niveau des maisons de culture. Ce plan a démarré en 2002 et s’est étalé jusqu’à fin 2006. Il a conduit à la définition de nouvelles missions à assigner aux maisons de culture. Ces missions tiennent à la prise en charge et à l’accompagnement des jeunes talents, à la formation dans les domaines artistiques innovants, au développement des modes d'expression culturelle, à la mise à disposition d’espaces de rencontre et de dialogue, à la diffusion de la culture de l’innovation numérique et à la création d’espaces culturels multimédias.
Le nombre de maisons de culture a atteint, en 2006, 203 maisons et leurs dépenses de gestion sont passées de 364 m.D en 2000 à 2,1 MD en 2005, alors que les dépenses d’investissement touchant les travaux de construction, d’équipement, d’aménagement et d’extension ont été, à peu près de 13 MD au cours de la même période.
Les travaux entrepris par la Cour ont concerné particulièrement la période 2002-2006.
1- Cadre réglementaire
Le cadre réglementaire régissant les maisons de culture n’est plus en phase avec le stade d’évolution atteint par les maisons de culture. Il est à noter en premier lieu, le non fonctionnement des deux conseils consultatif et permanent, institués depuis 1983. Ensuite, les directeurs de maisons de culture n’ont pas été dotés des prérogatives appropriées en vue d’assurer leur rôle en matière de recouvrement des créances et d’exécution des dépenses conformément à la loi. Enfin, le Plan sus mentionné n’a pas pris corps sur la base d’un support légal.
2- Gestion financière
Le décret portant organisation du Ministère de la Culture a chargé le Bureau des affaires régionales et des établissements sous tutelle, d’harmoniser et d’unifier les procédures de gestion des différentes structures relevant du Département. Cependant, aucune de ces actions n’a concerné les maisons de culture. Celles-ci procèdent régulièrement au virement de montants recouvrés, par leurs soins, au profit des comités culturels locaux ou d’associations de supporters ; bien plus, nombre d’entre elles ont réalisé des recettes propres provenant de la location de salles de spectacles sans soumettre de telles opérations au contrôle et au suivi des Commissariats régionaux à la culture ou des services centraux du Département.
3- Infrastructure des maisons de culture
Le programme d’investissement prévu au cours de la période du Xème plan de développement, comporte la création de 25 maisons de culture et la construction de 3 complexes culturels, de 5 salles de spectacles et de 2 clubs spécialisés. Cependant, les réalisations enregistrées, au terme du mois de juin 2006, n’ont fait état que d’une seule maison de culture dûment achevée et de 3 autres en cours de construction.
Le Ministère de tutelle couvre la part la plus importante du financement des projets des maisons de culture ; les municipalités « non subventionnées » participent à ces projets, à des taux variant entre 10% et 36%. Parmi les difficultés relevées, certaines sont liées au financement et d’autres au retard accusé par les municipalités dans la soumission du dossier technique préliminaire du projet exigé par le Ministère.
Certaines maisons de culture ne disposent pas de salles aménagées, propres à abriter l’activité culturelle ; d’autres disposent d’une salle unique qui accueille, par alternance, des activités diverses. De plus, le plateau technique n’est pas toujours conforme aux normes exigées tant du point de vue de la contenance que de la hauteur. Par ailleurs, les espaces des maisons de culture sont souvent exploités conjointement avec des associations et des organisations, en l’absence de conventions claires entre les parties concernées entraînant ainsi la prise en charge par les maisons de culture de dépenses indues.
Il ressort d’un autre côté que certains locaux et constructions nécessitent des interventions urgentes pour préserver la sécurité des visiteurs. Il en est ainsi des locaux de 50 maisons de culture qui présentent un réseau électrique totalement défectueux. De même, les toitures de plusieurs maisons de culture, souffrent de l’infiltration des eaux pluviales, ce qui entrave parfois de manière sérieuse l’organisation de leurs activités. De plus, plusieurs d’entre elles sont en butte aux problèmes d’entretien et de maintenance du fait que, en particulier, la propriété des locaux ne revient pas au Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine.
4- Ressources matérielles et humaines des maisons de culture
A fin 2006, des équipements, programmés depuis 2002 n’ont pas été livrés à certaines maisons de culture. Il a été constaté, également, que les services du Ministère ne se conformaient pas à la répartition effective des équipements telle qu’arrêtée par le programme préalable. Par ailleurs, le Ministère a progressivement, depuis 2002, doté chaque maison de culture d’un ordinateur ; cet équipement est néanmoins, souvent affecté à un usage purement administratif.
Nombreux sont les cas de maisons de culture qui ne sont pas encore connectées au réseau d’Internet. Celles qui le sont, ne disposent pas de ligne téléphonique réservée à cet effet. Quant aux salles de spectacle, elles manquent souvent d’équipements d’éclairage ou de sonorisation et d’écrans de projection cinématographiques, et leur activité s’en ressent.
5- Animation culturelle
Le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine fait appel, pour les clubs spécialisés, à des animateurs permanents, contractuels ou bénévoles. Parmi les animateurs, les permanents représentent la proportion la plus faible. Les maisons de culture ne disposent pas de critères fixant le seuil du nombre de visiteurs par animateur ; c’est ainsi qu’il a été constaté, dans un bon nombre de clubs, que le taux d’encadrement oscille entre 2,5% et 11% ; bien plus, il est encore des maisons de culture qui ne sont pas dotées d’animateurs de clubs spécialisés. D’ailleurs, il a été fait le constat que près de la moitié des maisons de culture ne parviennent pas à mobiliser des adhérents, dans les diverses catégories socioprofessionnelles, parmi les ouvriers ou ceux qui exercent des professions libérales ou encore parmi les sans emploi.
Le Ministère de tutelle a pris soin d’équiper un certain nombre de maisons de culture de matériel numérique, ce qui a permis d’atteindre, au terme de 2005, un taux de couverture de 60%. Cependant l’usage que font les maisons de culture de ce matériel, est souvent limité à la confection de CD.


